Origine mythologique
Le terme "atlante" puise ses racines dans la mythologie grecque antique, tirant son nom d'Atlas, l'un des Titans les plus célèbres. Selon la légende, Atlas fut condamné par Zeus à porter éternellement la voûte céleste sur ses épaules, punishment pour avoir pris part à la révolte des Titans contre les dieux de l'Olympe. Cette image du géant supportant le poids du monde est devenue l'archétype de la force et de l'endurance, expliquant pourquoi les architectes ont choisi ce nom pour désigner ces figures masculines sculptées qui portent le poids des structures.
Évolution dans l'architecture européenne
Les atlantes connaissent leur apogée durant la période baroque (XVIIe-XVIIIe siècles), particulièrement en Italie et en France. L'architecture néoclassique les adopte également, les intégrant dans un style plus mesuré. On les trouve notamment sur les façades de palais, d'hôtels particuliers et de monuments publics. En France, l'Hôtel de Soubise à Paris ou certaines façades du Louvre en offrent de remarquables exemples. Ces sculptures allient fonction structurelle et esthétique décorative, témoignant du savoir-faire des sculpteurs de l'époque.
Distinction avec les cariatides
L'atlante se distingue de la cariatide non seulement par son genre masculin, mais aussi par son expression et sa posture. Tandis que les cariatides, figures féminines, arborent généralement une attitude sereine et majestueuse, les atlantes expriment souvent l'effort et la tension musculaire. Leurs visages peuvent montrer la concentration ou même la souffrance, rappelant le châtiment mythologique d'Atlas. Cette différenciation stylistique reflète les conventions artistiques de l'époque, où la force masculine était opposée à la grâce féminine dans l'art sculptural.
Terminologie architecturale
Dans le vocabulaire architectural, l'atlante appartient à la famille des supports anthropomorphes, ces éléments décoratifs qui donnent forme humaine aux structures porteuses. Le terme peut se décliner au pluriel en "atlantes" ou "atlas" selon les sources. Les architectes distinguent parfois les atlantes porteurs (véritablement structurels) des atlantes décoratifs (purement ornementaux). Cette précision technique souligne l'importance de ces éléments dans l'équilibre entre fonction et esthétique propre à l'architecture classique.