Composition et alliages spécialisés
Les aciers à forte aimantation rémanente sont des alliages complexes dont la composition varie selon l'application recherchée. Les aciers au cobalt (comme l'Alnico) contiennent jusqu'à 35% de cobalt et offrent une excellente stabilité thermique. Les aciers au tungstène présentent une coercivité élevée, tandis que les aciers au chrome-cobalt combinent dureté et propriétés magnétiques exceptionnelles.
Les éléments d'addition comme le nickel, l'aluminium et les terres rares (néodyme, samarium) permettent d'ajuster finement les caractéristiques magnétiques. Ces compositions sophistiquées résultent de décennies de recherche métallurgique pour optimiser le produit énergétique magnétique.
Applications technologiques modernes
Ces matériaux magnétiques sont omniprésents dans notre quotidien technologique :
- Électronique grand public - haut-parleurs, écouteurs, disques durs, moteurs de ventilateurs
- Industrie automobile - alternateurs, démarreurs, capteurs ABS, moteurs de lève-vitres
- Médical - IRM, appareils auditifs, pompes cardiaques implantables
- Énergie - générateurs éoliens, moteurs de véhicules électriques
- Défense et aéronautique - systèmes de guidage, actionneurs, capteurs de navigation
Propriétés magnétiques fondamentales
La rémanence magnétique (Br) mesure l'intensité du champ magnétique conservé après suppression du champ extérieur. La coercivité (Hc) indique la résistance à la désaimantation. Le produit énergétique (BHmax) caractérise la densité d'énergie stockée.
Ces aciers présentent une hystérésis magnétique marquée, avec une courbe caractéristique qui révèle leur capacité à maintenir un état magnétisé stable. La température de Curie, point critique de désaimantation, varie selon la composition et détermine les limites d'utilisation thermique du matériau.
Histoire et développement industriel
Le développement des aciers magnétiques permanents débute au début du XXe siècle avec les travaux de Honda sur les aciers au tungstène (1917). L'invention de l'Alnico dans les années 1930 révolutionne le domaine, suivie par les ferrites dans les années 1950.
La découverte des aimants terres rares dans les années 1970-1980 (SmCo puis NdFeB) marque une rupture technologique majeure. Ces avancées permettent la miniaturisation de nombreux dispositifs électroniques et l'émergence de nouvelles applications dans les technologies vertes et la mobilité électrique.